Rétrospective Mucha

Venu d’Europe Centrale, il arrive à Paris en 1887 et entre à l’Académie Julian pour y suivre les enseignements du sculpteur Jean-Paul Laurens,et de Joseph Lefebvre. Avec Bouguereau, également enseignant pilier de l’Académie Julian, ces artistes sont à cette époque considérés comme “Les” peintres du nu féminin, du corps idéalisé et sensuel de la femme. Les enseignements de ces maîtres auront une influence sur Mucha, qui commence néanmoins déjà à développer sa propre écriture graphique. Mucha découvre l’intérêt et les possibilités qu’offrent les nouvelles techniques d’impression et de reprographie de l’époque. Parallèlement à ses cours, il dirige une revue graphique, dessine des affiches publicitaires, vend des illustrations pour des catalogues ou des calendriers. Cette époque, d’où émergent des pratiques nouvelles de consommation et de loisirs, invite à expérimenter des nouveaux supports auxquels s’essaye Mucha pour répondre à de nouvelles demandes : l’affiche pour la publicité (Lefèvre-Utile, Job, etc.) ou l’art graphique pour de nouvelles marques (Moët & Chandon, Ruinart, etc.). Il développe avec Sarah Bernhardt, la plus grande actrice de théâtre de l’époque, l’équivalent d’une véritable direction artistique d’image dans un style entièrement nouveau, l’Art Nouveau, auquel on associera dorénavant son nom. À travers cette collaboration très originale et novatrice, Mucha a généré un style iconique marqué par les codes graphiques de l’Art Nouveau qui influenceront très largement le graphisme psychédélique du milieu des années 60. Un documentaire tchèque, réalisé par Roman Vàvra et scénarisé par Martin Polak, évoque le passage de Mucha à l’Académie Julian, au cours d’une séquence tournée dans les murs actuels de Penninghen. Il sera diffusé en juin 2020. 

Alphonse Mucha - du 12 septembre au 27 janvier 2019, Musée du Luxembourg, Paris 6e